Exemple de circuit court en productions céréalières
Martin SUPLISSON, SAS Suplisson (45) et Benoît FOLTIER, agriculteur (18)
Martin SUPLISSON, SAS Suplisson (45) et Benoît FOLTIER, agriculteur (18)
Philippe et Jérémy DUCOURT, Vignobles DUCOURT (33)
Christophe POURNIN, SA André Villemont (36)
Le 24/11/2020, une formation sur l’agriculture biologique en grandes cultures était organisée à destination des conseillers de Négoce Agricole à proximité de Niort (79).
Malgré le contexte sanitaire, 9 conseillers provenant majoritairement des Charentes ont pu être formés sur les techniques de l’agriculture biologique. Cette formation réalisée avec le soutien financier de l’Agence de l’eau Adour-Garonne était organisée par le Négoce Agricole Centre Atlantique (syndicat des négociants agricoles en région Nouvelle-Aquitaine et Centre-Val de Loire). Elle a fait intervenir un formateur de la fédération régionale d’agriculture biologique, Bio Nouvelle-Aquitaine. Depuis environ 4 ans, l’implication des négociants agricoles dans le développement des filières en agriculture biologique a fortement augmenté. Les entreprises se sont faites certifier en bio et ont mis en place des silos bios dédiés au stockage des céréales en agriculture biologique. Cette formation venait compléter et renforcer cette implication.
Axée sur les principes techniques et agronomiques des grandes cultures en agriculture biologique, la formation a permis d’éclaircir de nombreux aspects de la production en bio tout en permettant de nombreux échanges entre participants.
Le groupe Landreau accompagne depuis 2018 l’association APIVITI qui regroupe des apiculteurs, des viticulteurs et des particuliers sur les communes de Mosnac et Saint Simeux en Charente. L’objectif de l’association est la mise en place de couverts mellifères (attractifs pour les pollinisateurs) sur des parcelles de jachère dans le vignoble de Cognac.
L’idée est venue d’un apiculteur qui constatait que les abeilles manquaient de nourriture durant certaines périodes de l’année alors que des parcelles de viticulteurs restaient inexploitées (jachères) entre l’arrachage d’une vigne et la plantation de la vigne suivante. La plantation d’un couvert de 14 espèces mellifères sur ces parcelles en jachère permet de fournir du nectar et du pollen aux pollinisateurs dont les abeilles. Le choix des espèces semées s’est fait en fonction de leur période de floraison afin d’avoir des floraisons échelonnées sur l’année. Les espèces semées sont également choisies pour préparer le sol à la plantation de la future vigne en l’enrichissant en azote.
40 hectares de couverts mellifères ont ainsi pu être implantés en 2 ans soit l’équivalent de 57 terrains de football. Les Ets Landreau assurent un accompagnement technique auprès de l’association en fournissant les semences de couvert et en apportant un conseil technique pour leur implantation.
Le travail de l’association APIVITI a permis, outre le dialogue entre apiculteurs, viticulteurs et riverains, de montrer la compatibilité de voisinage entre des parcelles de vigne et des couverts mellifères.
Les Ets Fortet-Dufaud, Négoce agricole spécialisé en viticulture, mettent en place depuis 3 ans des plateformes d’essais avec le Domaine viticole Boinaud afin de définir la protection du vignoble de demain.
Si les Ets Fortet-Dufaud sont présents dans les vignobles de Gironde et des Charentes, c’est du côté de Cognac qu’ils expérimentent sur un domaine viticole des pratiques de protection de la vignes destinées à réduire l’utilisation des pesticides.
Des alternatives au glyphosate sont notamment testées cette année. La suppression annoncée de cet herbicide oblige à rechercher d’autres solutions. Le désherbage des vignes reste nécessaire pour limiter la concurrence vis-à-vis de l’eau et des éléments nutritifs comme l’azote. L’arrêt du glyphosate ne signifie l’arrêt du désherbage mais va changer la manière de procéder avec des solutions qui vont devoir être combinées entre elles et qui vont varier d’une année à l’autre pour s’adapter au contexte climatique.
Plusieurs modalités ont été testées, toutes sans glyphosate. Parmi elles, on trouve l’enherbement total du vignoble qui consiste à implanter un couvert végétal sur l’ensemble de la parcelle de vignes, y compris sous le rang. Cette pratique, outres la difficulté technique pour semer sous le rang de vigne, a connu quelques difficultés de mise en place suite à l’automne 2019 très pluvieux. Le semis, trop tardif, n’a pas permis cette année d’avoir un résultat concluant.
Le désherbage mécanique est également testé. Cette technique est également tributaire des conditions météorologiques pour être réalisée dans de bonnes conditions. L’aspect limitant reste le temps de travail qui augmente avec ce type de pratique. L’impact carbone via la consommation de carburant pose également question.
Le glyphosate ne sera pas remplacé par une solution unique mais par une combinaison de plusieurs solutions qui sont variables entre zones géographiques et entre années. L’avenir de la viticulture est dans l’adaptation permanente.