Le bassin versant de la Boutonne Amont connaît des problèmes de pollution par le métaldéhyde, une matière active anti-limace. Face à ce constat, les Ets Lamy, entreprise de Négoce Agricole basée à Lusseray, ont décidé d’organiser en partenariat avec le syndicat des eaux SMAEP 4B une demi-journée technique sur l’utilisation responsable des produits anti-limaces.

Une vingtaine d’agriculteurs et de techniciens étaient réunis pour l’occasion à la salle des fêtes de Chef-Boutonne.

L’après-midi a commencé par une intervention du SMAEP 4B sur le contexte local et le problème que représente le métaldéhyde dans les eaux. Un deuxième programme d’actions pour la préservation de la qualité des eaux des captages de la Boutonne Amont a débuté en 2017. Il réunit l’ensemble des acteurs agricoles et non-agricoles ayant une activité pouvant impacter la ressource en eau. Le Négoce Agricole Centre-Atlantique (NACA), syndicat des négociants agricoles en Nouvelle Aquitaine, Centre-Val de Loire et Vendée, est partie prenante dans ce programme d’actions. Les Ets Lamy font partie des adhérents de NACA sur le territoire de la Boutonne Amont.

L’après-midi s’est poursuivi par l’intervention de la société De Sangosse, fabricant d’anti-limaces et experte dans leur utilisation responsable. L’intervention était structurée en plusieurs points.

Comment anticiper la lutte anti-limace ?

Une connaissance précise du cycle biologique de la limace permet de mieux comprendre les conditions favorables à son développement pour mettre en œuvre des méthodes agronomiques pour entraver son développement. Il s’agit dans un premier temps de mettre en œuvre un ensemble de méthodes préventives pour ralentir le développement des populations de limaces

Comment évaluer le risque ?

Le maître mot est le piégeage. Pour évaluer si la culture est menacée par les limaces, il faut les piéger pour les compter. Un piège mis au point par l’INRA a été présenté ainsi que la méthode de piégeage associée.

Optimiser l’application.

Si malgré les mesures préventives mises en place, les pièges révèlent un nombre de limaces important, il s’avère nécessaire de traiter avec un produit anti-limace. Dans ce cas, le choix du produit, le moment de l’application, le matériel d’application et son bon réglage sont primordiaux. Sur les secteurs où du métaldéhyde est retrouvé dans les eaux, il convient dans la mesure du possible de traiter avec un produit contenant une autre matière active, le phosphate de fer (produit de biocontrôle). Une présentation d’un épandeur SPANDO a été réalisée. Cet épandeur permet une bonne répartition du produit et il permet de traiter les bordures de parcelles en évitant d’envoyer le produit à l’extérieur de celles-ci.

Cette demi-journée, réalisée avec l’appui financier de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, a permis de bien préciser l’importance des bonnes pratiques d’utilisation des produits anti-limaces pour préserver la qualité de l’eau.

Début décembre, les techniciens de l’entreprise de Négoce Agricole Soufflet Atlantique ont visité l’usine de potabilisation de l’eau Lucien Grand à Saint Hippolyte en Charente-Maritime. Cette usine capte l’eau de la Charente (via un canal) pour la potabiliser et alimenter le littoral en eau potable. Ce captage d’eau stratégique donne lieu à un programme d’actions volontaires pour préserver sa qualité.

L’activité agricole peut donner lieu à des pollutions de l’eau et l’implication des organisations professionnelles agricoles est indispensable sur ce sujet. Face à cet enjeu, l’entreprise Soufflet Atlantique a souhaité sensibiliser ses techniciens travaillant avec les agriculteurs des aires d’alimentation de captages prioritaires en Poitou-Charentes, Vendée et Indre-et-Loire. Ainsi la vingtaine de conseillers présents à la visite sont tous concernés par ces secteurs à enjeu qualité de l’eau.

Des animateurs de programmes de reconquête de la qualité de l’eau étaient également présents afin de présenter les enjeux de leur territoire et échanger avec les techniciens présents. Les différentes étapes de potabilisation de l’eau ont été présentées d’abord en salle puis directement dans l’usine.

Cette visite et l’échange avec les professionnels de la gestion de l’eau ont permis de mieux se rendre compte des enjeux liés à l’alimentation en eau potable et de mieux comprendre les actions demandées aux professionnels agricoles en termes de protection des ressources en eau.

Des discussions sur les causes de la pollution et les obligations liées à la production et à la commercialisation des céréales ont permis de mieux comprendre les positions de chacun.

Suite à cette visite, des actions à destination des agriculteurs des aires d’alimentation de captages prioritaires seront organisées par Soufflet Atlantique en 2017.